Etape 27 - Honduras - En route pour la cité de Copan
Lundi 30 janvier. L'aventure, c'est l'aventure ! Aujourd'hui, je décide de quitter momentanément le Guatémala pour partir vers le sud et le Honduras***, petit pays d'Amérique centrale certes, et même un des plus pauvres, mais qui recèle un des plus beaux joyaux de l'histoire de l'empire maya : la cité-état de Copan***. Et pour s'y rendre, voilà que commence l'aventure, l'essence même de tous mes voyages à travers le monde. Allez zou, à peine cinq heures du matin, et je grimpe dans un bus qui doit m'emmener jusqu'à la frontière entre les deux pays. Cinq heures de route à travers les vastes étendues du sud ponctuées par les cônes parfaits des volcans alentours. Traversées de villages sans noms, maisons bariolées coiffées ici et là de tôles ondulées, marchands ambulants plantés sur les bords de la route, vendeurs de fruits et de légumes, paysans et hombres qui défient du regard le passage des cars et des pick-up. Un pays fier le Guatémala.

Petite pause au milieu de nulle-part. Pas de nom, pas de pays. Juste des bandes de brumes qui coiffent les cônes des volcans. La nature exubérante. Le ronflement des moteurs des autocars et les flancs des montagnes recouverts de forêts tropicales. Nulle-part, c'est encore là qu'il faut être si l'on veut se sentir vivant. Pause café dans un "routier", le temps de restaurer et de soulager sa vessie puis d'observer les visages impassibles des Honduriens. Vidéo-clips qui passent en boucle à la télé par câble. Ici, les machos sont encore des hommes que les femmes admirent en secret. Du moins, c'est ce qui suintent de ces images. Musique grasse pour cow-boys au grand coeur. Une heure plus loin sur la route du sud : la frontière.

Bienvenidos a Honduras.Cette fois-ci, pas de files interminables comme entre Bélize et le Guatemala. Coup de tampon d'un côté, puis baraquement de l'autre. Combien de temps, je reste ? L'aller-retour. Demain, je repasse de l'autre côté. Oui, je regrette de n'avoir pas le seul luxe que les gens riches possèdent sans le savoir vraiment: le temps. Mais je reviendrai, c'est promis. Enfin j'espère. Honduras, nouvelle case dans ma musette de "cocheur". C'est ce que je suis sans doute : un "cocheur", tourisme aveugle autour du monde pour noircir une portion de monde sur le grand planisphère de notre planète. Je hausse les épaules. Je suis heureux d'être là. Les Hombres aux poches pleines de billets honduriens et guatémaltèques le sont aussi. A chaque passage de cars de touristes, ils emplissent leurs poches et le revers de leurs vestes de nouvelles liasses de billets. "Cambio ! Cambio !" Oui, cambio ! Et par ici, les Lempiras. Monnaie d'un autre temps au papier usé jusqu'à la corde. Monnaie de singe en pays tropical. Liasses astronomiques pour tout juste quelques dollars. 50 suffiront amplement pour vivre un jour ou deux. J'achète.

Une petite heure plus tard. Copan***, termlnus du car, tout le monde descend. Pas de chance, l'hôtel Marjenny*** se trouve à trois blocs de là... en montant. Ce sera le seul moment où je regretterai d'avoir emporté avec moi une valise. Tout le reste du temps, un sac à dos est inutile. Mais bon, backpaper oblige, il faut être dans le coup... Ok, je gimpe la colline et je m'installe à l'hôtel Marjenny***. Réception plein de gentillesse et chambre plutôt sympa au fond du patio. Le temps d'avaler un plat local et je m'en vais faire un petit tour dans le village avant de prendre la direction des ruines.

Copan, petit bourg tranquille en pleine forêt tropicale, ses rues pavées et ses maisons de toutes les couleurs. Des fils électriques cisaillent chaque rue de la ville. Allez zou, je ne traîne pas, direction les ruines ! Pas besoin d'aller bien loin pour trouver le chemin des ruines. Il suffit de suivre la rue principale et de sortir du village. Avec l'argent de l'UNesco, la municipalité a aménagé un chemin pavé entre la route et les champs où paissent les troupeaux de vaches.

Des arbres encadrent le chemin en protégeant les voyageurs des affronts du soleil. Sauf que de soleil aujourd'hui, il n'y en a pas. Et zut alors ! Ciel bas et grisâtre. Je déteste ça. Et mon Nikon encore plus. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller !

Des plantes épiphytes colonisent les branches des arbres et donnent un cachet certain à ce chemin pierré. Très réussi. mais il est où le soleil ?



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